Regardez-les les amoureuses immobiles,
assis debout bouche à bouche dans la ville,
Beaux comme des statues de sel,
des œuvres d'art accidentels.
Regardez-les les amoureux indociles,
les chiens du vieux, leurs gestes malhabiles,
diables corps dans les ruelles,
leurs yeux font des étincelles.
Et c'est comme ça qu'ils vivent ici,
c'est les gardiens de ce pays,
Et c'est toi, non, et c'est Paris,
c'est notre liberté,
chérie.
Regardez-les les amoureux sur la rile,
regardez bien autour de la mer d'huile,
l'autre pousse à l'horizon,
voyez comme ils ont raison.
Regardez bien les amoureux imbéciles,
bien heureux mais attention fragiles,
brisés au premier coup de vent,
c'est pour ça qu'ils se serrent autant.
Et c'est comme ça qu'ils vivent ici,
c'est les gardiens de ce pays,
Et c'est toi, non,
et c'est Paris,
c'est notre liberté,
chérie.
Paris,
à l'Olympia,
les amoureux,
sur la pluie,
sur les clés des banques publiques,
dans les rues,
sur le trône,
dans les autos, les taxis, les bureaux,
les hôtels,
les avions,
les lignes, les salons, les balcons,
le cinéma,
sur les plages,
dans les couloirs,
dans les chalets,
sur les bateaux,
dans les étoiles,
dans les fontaines,
sur les vélos,
dans le métro,
les amoureux,
les amoureux,
c'est notre liberté,
chérie.