Comme
chaque matin,
le petit Léo se lève,
il s'habille,
il déjeune et fait un bisou à sa mère.
Léo a mal dormi,
à cause du bruit,
ce devait être la chauve-souris.
D'en bas,
pensait-il,
celui du voisin d'en dessous.
C'est ce que lui disait sa mère,
elle lui expliquait que le voisin du bas était loin
d'être clair,
que cet oiseau était blessé,
que le voisin le guérissait,
que lorsqu'il
se réveillait,
il lui réapprenait à voler,
que l'oiseau avait du mal,
contre les murs
il se cognait.
C'est pour ça que tard le soir,
il pouvait l'entendre hurler.
Il est 8h moins 20, Léo s'apprête à s'en aller.
Sa mère lui demande un câlin et lui rappelle de prendre ses clés.
Elle lui chuchota je t'aime car son mari dormait encore.
Elle avait peur qu'il se réveille et qu'il
se mette en rogne avant de fermer la porte.
Léo observe sa maman,
il voit sur son bas des traces qu'elle n'avait pas avant.
Sa mère remarque son air inquiet,
elle lui explique tendrement que ça n'est
rien qu'elle ait tombé hier soir en se lavant.
Léo est rassuré,
il s'en va à l'école,
il prend ce vieil ascenseur et entend ces bruits qui résonnent.
Quand sera-t-elle guérie ?
se demandait Léo.
Pour cette chauve-souris,
il avait tant de peine,
il aimerait pouvoir l'aider et éteindre
ses sanglots.
Il voudrait qu'on lui rende son aile.
5h moins 10,
Léo rentre de l'école,
il n'entend aucun bruit car la chauve-souris dort.
Il poursuit sa routine et prend seul
son goûter en attendant sa maman.
Il regarde la télé,
quand sa mère est de retour,
il est 7h15.
Comme d'habitude,
son père lui rentre ratard,
ils se mettent à table et racontent leur journée.
Ils profitent de cet instant,
c'est leur moment préféré.
Une fois le dîner terminé,
elle lui conte une histoire,
celle d'une colombe qui se libère
et sort de sa cage d'un coup d'aile chaque soir.
Elle balaie les cauchemars, elle protège
les enfants.
Depuis les nuages, la nuit tombe.
Léo va se coucher, sa maman, doucement, vient
pour le bercer,
elle le serre fort dans son aile.
Et lui chante « Je t'aime », elle
éteint la lumière.
Léo plonge dans un rêve, un silence s'installe.
Dans tout l'appartement,
elle admire son fils qui lui dort paisiblement.
On peut voir dans ses yeux l'amour inconditionnel
d'une mère pour son enfant.
Il n'y a rien de tel, elle s'imagine avec lui.
Prendre un nouvel envol dans les cieux,
loin de tout,
dans son espoir,
elle se console.
Là-haut,
elle se sent légère,
oui,
tellement légère.
Alors que le calme prospère, on
entend la porte claquer,
c'est le papa de Léo qui vient tout juste de rentrer.
Il est
là,
il est froid.
Il appelle sa femme d'une voix déchirante,
puis il lui chante « Je
t'aime » d'une mélodie bien différente.
Il est 10h30, son papa arrive à peine.
Il
est 10h30, les cris de chauve-souris reprennent.
Léo, Léo,
Léo,
Léo, Léo,
Léo. Comme
chaque matin,
le petit Léo se lève,
cette fois-ci,
il déjeune et fait un bisou à son
père.
Cette nuit encore, Léo a mal dormi.
À cause du bruit,
ce devait être la chauve-souris.
« T'en bas » pensait-il Léo.