Pleure un peu, pleure ta tête, ta tête de vie
Dans le feu des épées, devant dans tes cheveux
Parmi les éclats sourds de béton sur tes parois,
sur tes parois
Ta longue et bonne tête de la journée
Ta tête de pluie enseignante
Et pelure et calosité ta tête de mort,
ta tête de mort
Que je meure ici au cœur de la cible
Au cœur des hommes et des horaires
Que je meure ici au cœur de la cible
Au cœur des hommes
Et ne pouvant plus me réfugier en solitude
Ni remuer la braise dans le bruit du silence
Ni ouvrir la paupière ainsi qu'un départ d'oiseaux dans la savane
Car il n'y a plus un seul endroit
De la chair de solitude qui ne soit meurtrie
Même les mots que j'invente ont leur petite aigrette
de chair bleue
Que je meure ici au cœur de la cible
Au cœur des hommes et des horaires
Que je meure ici au cœur de la cible
Souvenir, souvenir,
maison lente
Un cours d'eau me traverse,
je sais
C'est la nord de mon enfance Avec ses mains d'obscure tendresse
Qui voltaient sur mes épaules
Ses mains de latitude,
de plénitude
Et mes vingt ans et quelques dérives
Au gré des avenirs mortes,
mes nuques dans
le vide Dans le vide
Que je meure ici au cœur de la cible
Au cœur des hommes et des horaires
Que je meure ici au cœur de la cible
Au cœur des hommes et
des horaires
Que je meure ici au cœur de la cible
Au cœur des hommes