Toi qui sais le néant presque mieux que les morts
Toi qui sais que le jour et la nuit sont des corps
Qu'il est l'or qu'ils se croisent redeviennent chiens lourds
Toi qui sais que très peu pour d'aucuns c'est beaucoup
Moi qui connais la vie au travers du vitreau
Mais qui n'entends plus le silence des oiseaux
Qui ne croit plus en rien sauf en quelques sonates
Mais qui défait tes tresses et qui dénoue tes nates
Toi qui sais l'écriture,
l'encre,
mais l'encolure
Dont les vers se rallongent en la lente prairie
Dans le grand champ de mine de la codépendance
Passons de l'édégie au plus amer ostence
Moi qui n'ai de respect que pour quelques prophètes
Mais pour tant de musiciens, pour tant de poètes
Je resterai tes chiens,
tes chaînes et ton enclume
A moins que tu ne préfères que je ne sois qu'un poids plume
Il te suffit d'un mot et je pars en province
C'est une métaphore comme se serrer la pince
Comme soulever le chaos, se faire incendante
Le vent parfum l'air de jasmin et de menthe
Alors je reste là,
bel enfant du silence Debout sous ton balcon et ir à l'évidence
Je ne sais même pas si c'est la bonne adresse
C'est toi mon amour à qui ces mots s'adressent
Je ne sais même pas si j'ai la bonne adresse
J'ai trois grammes d'amour et j'embrasse tes
fesses